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La rénovation énergétique des bâtiments représente un levier majeur pour répondre aux objectifs de la transition écologique, notamment dans le cadre du décret tertiaire et de la Réglementation Thermique existante (RTex). Toutefois, la performance réelle des bâtiments rénovés est souvent inférieure à celle estimée en phase de conception, en grande partie à cause d’une méconnaissance des dispositions constructives des parois existantes, dont les informations sont souvent absentes ou imprécises dans les documents d’exécution. Parallèlement, les outils de modélisation numérique du bâtiment, comme le BIM (Building Information Modeling), sont aujourd’hui essentiellement utilisés en phase de conception. Le potentiel du jumeau numérique est pourtant immense pour les phases avales du cycle de vie, comme la réhabilitation ou la déconstruction, à condition que le modèle soit enrichi d’informations fines sur la composition des parois et leurs propriétés thermiques. Le projet ReBIM vise à combler cette lacune par l’intégration de méthodes non destructives avancées (ondes électromagnétiques 1–10 GHz) pour caractériser les parois opaques, sans les dégrader. Il s’appuie sur les travaux récents de l’Institut I2M montrant la corrélation entre la permittivité électromagnétique des matériaux et leurs propriétés thermiques. Cette approche permettra non seulement d’améliorer la précision des simulations thermiques et des stratégies de réhabilitation, mais également de contribuer à une meilleure valorisation des déchets de déconstruction par une connaissance plus fine de la composition des matériaux. Ce travail s’inscrit dans un contexte scientifique pluridisciplinaire et applicatif, à la croisée de la physique des matériaux, de l’intelligence artificielle, du BIM, et du génie civil. Il s’insère dans les perspectives nationales de développement de la filière du bâtiment durable et numérique.